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Merci à Nahid, Fatima, Kaba, Fayssal, Hibo, Joy, Ania, Bellegnissa, Bannesh, Hafez, Karim, Alhaj, Tarek, Yazan, Ahmed, Habibi, Hassan, Ajmal, Aradome, Hamidi, Meresen, Moussa, Jibrine et à tous les enfants qui ont participé à ce clip.

Merci à Aurélie, Vincent, Rachid, Jean-Didier, Gabrielle, Mohammed, Camille, Youba, Bruno, Azzedine, Diane, Ali et tout le personnel d’Emmaüs Solidarité pour leur travail et leur aide précieuse .

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— Les revenus engendrés par cette video seront reversés intégralement à Emmaüs —

Produit par Jean-Rachid ©2017 Anouche
Productions Texte : Grand Corps Malade
Musique: Angelo Foley
Réalisation : Mehdi Idir
Lumière : Thomas Jacquet
Image : Celidja Pornon
Régie Générale : Régis Douvry
Maquillage : Camille D’Agostino
Production : Jean-Rachid Caroline Saulnier
Production Exécutive : Arnaud Chautard Mona Chouchane
Montage : Mehdi Idir
Étalonnage : David Bouhsira
Trucage : Florentin Jeanneau
Moyens technique : Puzzle Video

Au feu rouge

Heureusement je n’ai pas d’enfant se dit Yana très souvent
Ce serait encore plus dur, encore plus humiliant
Et puis comment elle aurait fait avec un bébé comme paquetage
Est-ce qu’il aurait survécu après tout ce voyage
Yana a fuit les bombes, la guerre dans son pays
Elle sait qu’elle avait peur mais ne sait plus de quels ennemis
Entre les tirs de son président, des rebelles, de l’Occident
De Daech et des kurdes, elle ne sait plus d’où vient le vent
Elle ne sait plus d’où vient la poudre qui a rasé son village
Elle ne sait plus qui tire les balles qui ont éteint tous ces visages
Elle sait juste que l’homme est fou et que c’est là-bas en Syrie
Que s’est formé petit à petit l’épicentre de sa folie
Yana pense à tout ça en s’approchant de ma vitre
Moi je lui dis non avec ma main et je redémarre bien vite
J’avais peut-être un peu de monnaie mais j’suis pressé, faut qu’ je bouge
Je me rappelle de son regard, j’ai croisé Yana au feu rouge

Après trois mois de périple dans toutes sortes d’embarcations
Elle a souvent cru que la mort serait la seule destination
Comme lors de cette nuit noire, au milieu de la mer Egée
Dépassée par les vagues, sur un bateau bien trop léger
Entre les centres de rétention et les passeurs les plus cruels
Yana a perdu de vue tous ceux qui avaient fui avec elle
Elle s’est retrouvée seule avec la peur, le ventre vide
Et des inconnus aussi perdus qu’elle comme seuls guides
Marchant pendant des semaines, puis payant à des vautours
Le droit de se cacher à l’arrière des camions sans voir le jour
Après ces mois d’enfer, elle passe ses nuits sur un carton
Son Eldorado se situe Porte de La Chapelle, sous un pont
Yana pense à tout ça en s’approchant de ma vitre
Moi je lui dis non avec ma main et je redémarre bien vite
J’avais peut-être un peu de monnaie mais je suis pressé, faut qu’ je bouge
Je me rappelle de son regard, j’ai croisé Yana au feu rouge

Dans ses nuits, les cauchemars d’expulsion sont réguliers
Elle attend d’obtenir le statut de réfugiée
Elle mendie au feu rouge avec la détresse comme bâillon
Elle se renseigne sur ses droits, petite princesse en haillons
Elle imagine parfois sa vie d’étudiante dans son pays
Si la justice avait des yeux, si la paix régnait en Syrie
Elle sourit même parfois quand elle trouve la force d’y penser
Elle rêve en Syrien, mais là elle pleure en Français
J’aperçois Yana rapidement lorsque le feu passe au vert
J’ai un petit pincement au cœur, mais j’suis en retard et j’accélère
Les plus grands drames sont sous nos yeux, mais on est pressé faut qu’on bouge
Y’a des humains derrière les regards, j’ai croisé Yana au feu rouge